La distraction d'Orphée (extrait)

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La peste contre l'affreux style des lieux de pouvoir au Moyen-Orient. Au cœur de villes plus anciennes que le déluge, défalquons du bon goût arabe les anciens palais affublés d'intérieurs rococo triomphant. Jetons aux oubliettes ces nobles empires qui, naguère, tendirent au couchant de civilisations raffinées leurs mamelles de fauves efflanqués à l'Europe gourmande de conquêtes. Que la messe soit dite. Pas de quartiers. Après que les Hachémites eurent abandonné aux yankees le privilège de soulever ces nobles tétines (explosives parfois!), naquit la volonté de copier la vulgarité ornementale de Washington. N'est-ce pas sous la domination US que s'est imposé le genre Barbara Cartland à Riyad, Téhéran, Bagdad ou Damas?… On ne compte plus les fauteuils dorés, miroirs clinquants, rideaux verts et marbre violet, tables contournées qui encombrent les réunions au sommet, sous l'œil des télévisions du monde entier. Et je ne parle pas des robinets en or des monarchies pétrolières. Aujourd'hui, le Proche-Orient est devenu le grand bazar du design… Passons. C'est affreux, mais nous voulons croire que c'est pour la bonne cause, afin d'offrir des gages de bonne volonté à l'occident rapace. – Sauf à Jérusalem, shabbat shalom. Pas si cons que ça les Juifs. Là, c'est de l'hyper moderne. Du contemporain de chez contemporain, David, ma parole, c'est cher mais c'est beau.