Guillaume Poutrain
25
avr.
2010
L’autre jour, en revenant du marché, le soleil d’avril illuminait les rues de Rouen. On aurait dit une guirlande de beau temps suspendue sur le parvis de la cathédrale. Je la suivais des yeux, au pied des arbres, chassant l’ombre médiévale le long des pavés, faisant triompher la lumière, la chaleur, la vie... et la ciboulette. Quoi de plus beau qu’un plumeau de ciboulette ? C’est la baguette magique du mois d’Avril. Elle annonce la nouvelle saison, le catalogue printemps-été des saveurs... J’étais content de la retrouver chez les maraîchers, bien vivante, pimpante, dressée vers l’azur et non plus...
Guillaume Poutrain
18
avr.
2010
Il nous arrive, Bénédicte et moi, de faire des petits voyages pendant les vacances ; depuis peu, et compte tenu de la brièveté du séjour, nous avons décidé de laisser Théo (14 ans) seul à la maison pendant notre absence... En ce qui concerne l’alimentation du « choupinet » (il déteste que nous l’appelions ainsi), la question a été rapidement tranchée : n’ignorant pas son penchant à la distraction, trait de personnalité renforcé naturellement au cours de l’adolescence, nous avons craint, sa mère et moi, de l’abandonner à de méchantes casseroles, de vilaines poêles et autres plaques chauffantes agressives....
Guillaume Poutrain
11
avr.
2010
"Ca cocotte ici…" Je me rappelle ce voyage en train depuis Saint-Dié, en face de la ligne bleue des Vosges, le jour où nous avons rapporté, encore gamins, mon frère et moi, un munster un peu fait de là-bas. Je me souviens du wagon, son roulis paisible, notre sac plastique mal fermé, les regards inquisiteurs devant cette odeur… Et nous, peu avant d'arriver à Paris, bientôt seuls dans le compartiment, (les passagers avaient fui, les lâches!) riant sous cape, comme deux envoyés d'un prélat qui auraient joué un bon tour à la sainte autorité des adultes. Au-delà d'un fromage qui s'oublie, l'odeur de...
Guillaume Poutrain
04
avr.
2010
En France, comme souvent dans le monde, le repas s’est construit autour de l’alternative viande ou poisson. Encore fallait-il en avoir les moyens. Dans l’hexagone, l’accès à la viande de boucherie ne s’est généralisé qu’à partir des années 1950. On se souvient du conte de Maupassant* qui évoque le quotidien des paysans à la fin du XIXème siècle, près de Rolleport** : « Tout cela vivait péniblement de soupe, de pomme de terre et de grand air. A sept heures, le matin, puis à midi, puis à six heures, le soir (...) on posait devant eux l'assiette creuse pleine de pain molli dans l'eau où avaient cuit...
