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Le blog de Guillaume Poutrain Expert en aphorismes et fragments narratifs ! (Des femmes, de la philosophie, de la beauté, de la vie en société...)

Le café

Guillaume Poutrain

                                                       

 « Il est bon, ce café ! » Voilà une phrase qu’on entend moins souvent que «Excellente, votre entrecôte » ou «Tes tagliatelles, un régal... » C’est que derrière la banalité du geste, le produit n’est pas si simple à mettre en valeur. A moins que la vogue des machines expresso ne soit la panacée...

Bonne nouvelle : on signale la disparition des cafetières type Melitta, système des années 60 pour jus de chaussette du matin, famille nombreuse, père en retard, eau pas assez chaude qui tombe en glougloutant au mauvais endroit, façon supplice chinois, sur une mouture éventée achetée en grande surface... A oublier. De même, j’ai goûté le café Starbucks, à la mode chez les jeunes avec son grand gobelet en carton. Insipide. Flotteux.

-Tu veux un caoua ?... Ce mot d’argot rappelle les origines ; le café descend de l’arabe cahouah, boisson de Kaffa (sud Ethiopie, berceau du café). De nos jours, le Brésil est le premier producteur, l’Europe le premier client, notamment les pays scandinaves. Si le café est un produit phare du commerce équitable, on se souvient toujours de la chicorée Leroux dans le nord de la France. Je connais certaines religieuses qui en servent dans de longs réfectoires où l’odeur du breuvage a encore quelque chose de surnaturel – à des années lumière de ce beau diable de G. Clooney et de la multinationale Nestlé dont le café Nespresso est, avouons-le, bien équilibré. Voilà de quoi redorer l’image d’une marque qui nous a fait avaler des hectolitres de produit soluble, avec parfois l’impression, surtout si on avait oublié le sucre, de lécher une plaquette de carton. Mais n’oublions pas les cafetières à piston qui font elles aussi un très bon café. On en trouve notamment chez les caféiers et torréfacteurs, autres boutiques où nous n’allons plus suffisamment. (Fin 2008, fermeture de La Titane, rue du Gros à Rouen, magasin ouvert en août 1939.)

Quoi que j’aime le café fort, je le commande longo en Italie, tant l’expresso, là-bas est court (1/3 de tasse). Les transalpins ont leur propre cafetière domestique, formée de deux compartiments séparés par un porte-filtre qui contient une dose de café. En chauffant, l'eau sous forme de vapeur traverse le café qui aboutit dans la verseuse.* Curieusement, elle est ignorée en France. J’aime aussi le « café grec » (ou turc), avec un peu de marc au fond de la tasse. Quant à l’Irish coffee, n’en parlons pas... On connaît des demoiselles qui en ont abusé, sous prétexte d’un bon match de rugby.

Je me souviens du café chez mes grands-parents, le dimanche midi. C’était le rituel des grandes personnes enfoncées dans un fauteuil suffisamment usé pour être confortable. Cigares et cigarettes couvraient d’un chapeau grisâtre la lumière douce au fond du salon. Sur la table basse on remarquait un appareil étrange, sorte d’alambic où miroitait un liquide noir, le précieux café. Les tasses étant minuscules, l’élégance du geste consistait dans la façon de tenir la soucoupe avec une main, de remuer de l’autre, d’avaler d’un trait puis de reposer la tasse rapidement. Un léger bruit de porcelaine était autorisé. Puis on passait aux digestifs. Là, c’était plus long... Ce pousse-café offrait l’occasion de parler de tout et de rien. On inventait une sérénité d’un quart d’heure, on pactisait avec le temps. Dans l’air chargé d’écharpes vaporeuses, l’anecdote fleurissait. L’oncle revêche devenait drôle, la coquette terrible, le rêveur studieux. Finalement, un rayon de soleil réveillait tout le monde : «Délicieux ton café... Le temps passe, je file.»

Pour conclure, souscrivons à la mode du café gourmand, servi avec un ou plusieurs petits desserts, ce qui permet de prendre une gourmandise sans vraiment en prendre une. On papote, on chipote. La vie moderne, quoi...

*http://www.maxicoffee.com/cafetiere-italienne

 

 

La poire pochée, coulis cassis, fondant café, d’Anne-Sophie Pic

 

Pour 4 pers.  Prép : 20 mn. Infusion : 1 nuit. Repos : 3 h. Cuisson 30 mn

 

Les poires :

 

4 poires

150 gr de sucre en poudre

1 gousse de vanille

150 gr de crème de cassis

 

 

Le fondant au café :

 

20 cl de lait

1 cuil. de café en poudre (16 gr)

3 jaunes d’oeufs

1 oeuf

160 gr de sucre en poudre

2 ½ feuilles de gélatine

180 gr de beurre

 

 

1/Le fondant : La veille, faites infuser le café moulu dans le lait (à l’aide d’un filtre à thé) pendant 1 nuit au réfrigérateur.

Le jour même, mélangez les jaunes d’oeufs, l’oeuf entier et le sucre dans un saladier. Versez le lait infusé puis mélangez. Faites cuire à feu doux, comme une crème anglaise, pour obtenir une consistance nappante.

Faites tremper la gélatine à l’eau froide quelques minutes et ajoutez-la. Mixez, recouvrez d’un film et laissez refroidir 15 mn.

Mixez à nouveau en incorporant le beurre mou. Versez cette préparation dans 4 emporte-pièces. Placez dans le réfrigérateur 2 h. au moins.

 

2/Les poires pochées : Dans une casserole, faites bouillir 1 l. d’eau avec le sucre, la gousse de vanille coupée en deux et la crème de cassis.

Epluchez les poires. Coupez-les en 2 dans la longueur, évidez-les et plongez-les dans le sirop. Faites-les pocher pendant 15 mn.

Sortez du feu. Egouttez-les et faites bouillir le sirop pour le concentrer.

 

3/Présentation : Posez les fondants au café dans les assiettes. Posez les poires dessus. Nappez légèrement de sirop.

 

 

 

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Commentaires
A
<br /> la tasse café porcelaine est sympa!<br /> <br /> <br />
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